Données spatiales: découverte de geopandas
Dans ce tutoriel, nous allons utiliser:
- Localisations des stations velib
- Carte des limites administratives françaises
- Arrondissements parisiens
La représentation des données, notamment la cartographie, est présentée plus amplement dans la partie visualiser. Quelques méthodes pour faire rapidement des cartes seront présentées ici mais ce n’est pas l’objet de ce chapitre.
Ce tutoriel s’inspire beaucoup d’un autre tutoriel que j’ai fait pour
R
disponible
dans la documentation utilitr
.
Il peut servir de pendant à celui-ci pour l’utilisateur de R
.
Quelques installations préalables sont nécessaires :
!pip install pandas fiona shapely pyproj rtree # à faire obligatoirement en premier pour utiliser rtree ou pygeos pour les jointures spatiales
!pip install contextily
!pip install geopandas
Pour être en mesure d’exécuter ce tutoriel, les imports suivants seront utiles.
import geopandas as gpd
import contextily as ctx
import matplotlib.pyplot as plt
Données spatiales: quelle différence avec des données traditionnelles ?
Le terme “données spatiales” désigne les données qui portent sur les caractéristiques géographiques des objets (localisation, contours, liens). Les caractéristiques géographiques des objets sont décrites à l’aide d’un système de coordonnées qui permettent une représentation dans un espace euclidien ($(x,y)$). Le passage de l’espace réel (la Terre, qui est une sphère) à l’espace plan se fait grâce à un système de projection. Voici quelques exemples de données spatiales:
- Une table décrivant des bâtiments, avec les coordonnées géographiques de chaque bâtiment;
- Le découpage communal du territoire, avec le contour du territoire de chaque commune;
- Les routes terrestres, avec les coordonnées décrivant leur parcours.
Les données spatiales rassemblent classiquement deux types de données :
- des données géographiques (ou géométries): objets géométriques tels que des points, des vecteurs, des polygones, ou des maillages (raster). Exemple: la forme de chaque chaque commune, les coordonnées d’un bâtiment;
- des données attributaires (ou attributs): des mesures et des caractéristiques associés aux objets géométriques. Exemple: la population de chaque commune, le nombre de fenêtres et le nombre d’étages d’un bâtiment.
Les données spatiales sont fréquemment traitées à l’aide d’un système d’information géographique (SIG), c’est-à-dire un système d’information capable de stocker, d’organiser et de présenter des données alphanumériques spatialement référencées par des coordonnées dans un système de référence (CRS). Python
dispose de fonctionnalités lui permettant de réaliser les mêmes tâches qu’un SIG (traitement de données spatiales, représentations cartographiques).
Les systèmes de projection font l’objet de standards internationaux et sont souvent désignés par des codes dits codes EPSG. Ce site est un bon aide-mémoire. Les plus fréquents, pour les utilisateurs français, sont les suivants (plus d’infos ici):
2154
: système de projection Lambert 93. Il s’agit du système de projection officiel. La plupart des données diffusées par l’administration pour la métropole sont disponibles dans ce système de projection.27572
: Lambert II étendu. Il s’agit de l’ancien système de projection officiel. Les données spatiales anciennes peuvent être dans ce format.4326
: WGS 84 ou système de pseudo-Mercator. Attention, ce n’est en réalité pas un système de projection mais un système de coordonnées (longitude / latitude) qui permet simplement un repérage angulaire sur l’ellipsoïde. Il est utilisé pour les données GPS.
De pandas
à geopandas
Le package geopandas
est une boîte à outils conçue pour faciliter la manipulation de données spatiales. La grande force de geopandas
est qu’il permet de manipuler des données spatiales comme s’il s’agissait de données traditionnelles, car il repose sur le standard ISO 19125 simple feature access défini conjointement par l’Open Geospatial Consortium (OGC) et l’International Organization for Standardization (ISO).
Par rapport à un DataFrame standard, un objet geopandas
comporte
une colonne supplémentaire: geometry
. Elle stocke les coordonnées des
objets géographiques (ou ensemble de coordonnées s’agissant de contours). Un objet geopandas
hérite des propriétés d’un
DataFrame pandas mais propose des méthodes adaptées au traitement des données spatiales.
Ainsi, grâce à geopandas
, on pourra effectuer des manipulations sur les attributs des données comme avec pandas
mais on pourra également faire des manipulations sur la dimension spatiale des données. En particulier,
- Calculer des distances et des surfaces;
- Agréger rapidement des zonages (regrouper les communes en département par exemple);
- Trouver dans quelle commune se trouve un bâtiment à partir de ses coordonnées géographiques;
- Recalculer des coordonnées dans un autre système de projection.
- Faire une carte, rapidement et simplement
Conseil
Les manipulations de données sur un objet geopandas sont nettement plus lentes que sur un DataFrame traditionnel (car python doit gérer les informations géographiques pendant la manipulation des données). Lorsque vous manipulez des données de grandes dimensions, il peut être préférable d’effectuer les opérations sur les données avant de joindre une géométrie à celles-ci.
Par rapport à un logiciel spécialisé comme QGIS
, python
permettra
d’automatiser le traitement et la représentation des données. D’ailleurs,
QGIS
utilise lui-même python
…
Importer des données spatiales
Les données spatiales sont plus riches que les données traditionnelles car elles incluent, habituellement, des éléments supplémentaires pour placer dans un espace cartésien les objets. Cette dimension supplémentaire peut être simple (un point comporte deux informations supplémentaire: $x$ et $y$) ou assez complexe (polygones, lignes avec direction, etc.)
Les formats les plus communs de données spatiales sont les suivants:
- shapefile (
.shp
): format (propriétaire) le plus commun de données géographiques. La table de données (attributs) est stockée dans un fichier séparé des données spatiales. En faisantgeopandas.read_file("monfichier.shp")
, le package fait lui-même le lien entre les observations et leur représentation spatiale ; - geojson (
.json
) : ce format, non préconisé par l’OGC est largement utilisé pour le développement web comme dans la librairieLeaflet
. La dimension spatiale est stockée dans le même fichier que les attributs. Ces fichiers sont généralement beaucoup plus légers que les shapefiles mais possèdent des limites s’agissant de gros jeux de données. - geopackage (
.gpkg
) : ce (relativement) nouveau format libre en un seul fichier également (lui recommandé par l’OGC) vise progressivement à se substituer au shapefile. Il est par exemple le format par défaut dans QGIS.
Cette page compare plus en détail ces trois types de formats de données géographiques.
L’aide de geopandas propose des bouts de code en fonction des différentes situations dans lesquelles on se trouve.
Exemple: récupérer les découpages territoriaux
L’un des fonds de carte les plus fréquents qu’on utilise est celui des
limites administratives. Elles peuvent être trouvées sur le
site de l’IGN ou récupérées sur
data.gouv (construites par openstreetmap
).
Il est également possible d’utiliser l’une des API de l’IGN
mais ces dernières ne sont pas encore très documentées pour des utilisateurs
de Python
.
Nous allons utiliser le package pynsee
qui propose un module dédié à la récupération de fonds de carte officiels pour valoriser des données
d’open data. Une précédente version de ce cours utilisait les données de
data.gouv
, elle est reportée en annexe
L’inconvénient est que les arrondissements
parisiens ne sont pas présents dans le fichier proposé sur data.gouv
. Il
faut donc utiliser une source complémentaire, issue de l’opendata de la
Mairie de Paris.
from pynsee.geodata import get_geodata
shp_communes = gpd.GeoDataFrame(
get_geodata('ADMINEXPRESS-COG-CARTO.LATEST:commune')
)
shp_communes = shp_communes.rename({"insee_com": 'insee'}, axis = 'columns')
shp_communes = shp_communes.set_crs(3857)
shp_communes.head()
id | nom | nom_m | insee | statut | population | insee_can | insee_arr | insee_dep | insee_reg | siren_epci | geometry | bbox | crs | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
0 | COMMUNE_0000001269976025 | Le Diamant | LE DIAMANT | 97206 | Commune simple | 5511 | NR | 3 | 972 | 02 | 249720053 | MULTIPOLYGON (((-6794714.852 1625025.923, -679... | [-6796892.81639186, 1624969.98776564, -6788212... | EPSG:3857 |
1 | COMMUNE_0000001269976026 | Les Anses-d'Arlet | LES ANSES-D'ARLET | 97202 | Commune simple | 3494 | NR | 3 | 972 | 02 | 249720053 | MULTIPOLYGON (((-6796770.257 1632364.571, -679... | [-6801724.22854182, 1626341.46982216, -6795643... | EPSG:3857 |
2 | COMMUNE_0000001269976019 | Rivière-Salée | RIVIERE-SALEE | 97221 | Commune simple | 11874 | NR | 3 | 972 | 02 | 249720053 | MULTIPOLYGON (((-6788283.345 1637546.648, -678... | [-6790993.527111, 1631234.68464338, -6781597.8... | EPSG:3857 |
3 | COMMUNE_0000001269975998 | Saint-Pierre | SAINT-PIERRE | 97225 | Sous-préfecture | 4121 | NR | 4 | 972 | 02 | 200041788 | MULTIPOLYGON (((-6814293.278 1664074.082, -681... | [-6814293.27835075, 1657968.05307498, -6805323... | EPSG:3857 |
4 | COMMUNE_0000001269975994 | Sainte-Marie | SAINTE-MARIE | 97228 | Commune simple | 15487 | NR | 2 | 972 | 02 | 200041788 | MULTIPOLYGON (((-6786330.097 1662972.643, -678... | [-6796534.21176401, 1658613.16621139, -6786313... | EPSG:3857 |
On reconnaît la structure d’un DataFrame pandas. A cette structure s’ajoute
une colonne geometry
qui enregistre la position des limites des polygones de chaque
observation.
Comme vu précédemment, le système de projection est un élément important. Il permet à python
d’interpréter les valeurs des points (deux dimensions) en position sur
la terre, qui n’est pas un espace plan. Ici, les données ne sont pas projetées puisqu’elles sont dans le
système WSG84 (epsg: 4326) ce qui permet de facilement ajouter
un fonds de carte openstreetmap
ou stamen
pour rendre une représentation
graphique plus esthétique. En toute rigueur, pour faire une carte statique d’un pays en particulier, il faudrait reprojeter les données dans un système de projection adapté à la zone géographique étudiée (par exemple le Lambert-93 pour la France métropolitaine).
On peut ainsi représenter Paris pour se donner une idée de la nature du shapefile utilisé :
paris = shp_communes.loc[shp_communes['insee'].str.startswith("75")]
fig,ax = plt.subplots(figsize=(10, 10))
paris.plot(ax = ax, alpha=0.5, edgecolor='blue')
ctx.add_basemap(ax, crs = paris.crs.to_string())
ax.set_axis_off()
ax
<AxesSubplot:>
On voit ainsi que les données pour Paris ne comportent pas d’arrondissement, ce qui est limitant pour une analyse focalisée sur Paris. On va donc les récupérer sur le site d’open data de la ville de Paris et les substituer à Paris :
En refaisant la carte ci-dessus, on obtient bien, cette fois, le résultat espéré
paris = communes.loc[communes.insee.str.startswith("75")]
fig,ax = plt.subplots(figsize=(10, 10))
paris.plot(ax = ax, alpha=0.5, edgecolor='k')
ctx.add_basemap(ax, crs = paris.crs.to_string())
ax.set_axis_off()
ax
<AxesSubplot:>
Opérations sur les attributs et les géométries
Import des données velib
Souvent, le découpage communal ne sert qu’en fond de cartes, pour donner des repères. En complément de celui-ci, on peut désirer exploiter un autre jeu de données. On va partir des données de localisation des stations velib, disponibles sur le site d’open data de la ville de Paris et requêtables directement par l’url https://opendata.paris.fr/explore/dataset/velib-emplacement-des-stations/download/?format=geojson&timezone=Europe/Berlin&lang=fr
communes['dep'] = communes.insee.str[:2]
On peut se rassurer en affichant les données sur la carte des communes d’Île-de-France.
fig = ax.get_figure()
fig.savefig("featured.png")
Découvrez ci-dessous par étape les différentes lignes de commandes permettant d’afficher cette carte complète, étape par étape:
1️⃣ Afficher le nuage de points de 200 stations vélibs prises au hasard
fig,ax = plt.subplots(figsize=(10, 10))
stations.sample(200).plot(ax = ax, color = 'red', alpha = 0.4, zorder=2)
#communes[communes['dep'].isin(['75','92','93','94'])].plot(ax = ax, zorder=1, edgecolor = "black", facecolor="none",
# color = None)
#ctx.add_basemap(ax, crs = stations.crs.to_string(), source = ctx.providers.Stamen.Watercolor)
# ax.set_axis_off()
# ax
<AxesSubplot:>
2️⃣ Ajouter à cette couche, en dessous, les contours des communes
3️⃣
Ajouter un fond de carte de type open street map grâce au package
contextily
4️⃣ Ne reste plus qu’à retirer l’axe des coordonnées, qui n’est pas très esthétique. Pour cela:
In fine, on obtient la carte désirée.
Opérations sur les attributs
Toutes les opérations possibles sur un objet pandas
le sont également
sur un objet geopandas
. Pour manipuler les données, et non la géométrie,
on parlera d’opérations sur les attributs.
Par exemple, si on désire connaître quelques statistiques sur la taille des stations:
stations.describe()
capacity | |
---|---|
count | 1437.000000 |
mean | 31.330550 |
std | 11.929575 |
min | 0.000000 |
25% | 23.000000 |
50% | 29.000000 |
75% | 37.000000 |
max | 74.000000 |
Pour connaître les plus grands départements, créons d’abord les deux variables en question: le département (deux premiers chiffres du code Insee) et surface (méthode area
sur un objet geopandas.GeoDataFrame
ramenée en km², attention néamoins au système de projection comme cela est expliqué plus bas):
shp_communes['dep'] = shp_communes.insee.str[:2]
shp_communes['surface'] = shp_communes.area.div(10**6)
Les plus grands départements s’obtiennent par une aggrégation des surfaces communales:
shp_communes.groupby('dep').sum().sort_values('surface', ascending = False)
population | surface | |
---|---|---|
dep | ||
97 | 2148153 | 90325.703220 |
33 | 1623749 | 20045.169670 |
21 | 534124 | 19220.605118 |
51 | 566855 | 18987.804188 |
24 | 413223 | 18513.452891 |
... | ... | ... |
90 | 141318 | 1344.702988 |
94 | 1407124 | 563.446720 |
93 | 1644903 | 548.083287 |
92 | 1624357 | 405.163743 |
75 | 2165423 | 243.369921 |
97 rows × 2 columns
Si on veut directement les plus grandes communes de France métropolitaine :
shp_communes[shp_communes.dep != "97"].sort_values('surface', ascending = False)
id | nom | nom_m | insee | statut | population | insee_can | insee_arr | insee_dep | insee_reg | siren_epci | geometry | bbox | crs | dep | surface | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
23239 | COMMUNE_0000000009760125 | Arles | ARLES | 13004 | Sous-préfecture | 50454 | 04 | 2 | 13 | 93 | 241300417 | MULTIPOLYGON (((529716.432 5418497.982, 529760... | [492722.21254763, 5362141.57240412, 542833.049... | EPSG:3857 | 13 | 1441.169097 |
30794 | COMMUNE_0000000009753237 | Val-Cenis | VAL-CENIS | 73290 | Commune simple | 2062 | 10 | 3 | 73 | 84 | 200070340 | MULTIPOLYGON (((784923.433 5657103.171, 784494... | [749405.2238272, 5641582.09681337, 784923.4330... | EPSG:3857 | 73 | 921.013518 |
22997 | COMMUNE_0000000009760352 | Saintes-Maries-de-la-Mer | SAINTES-MARIES-DE-LA-MER | 13096 | Commune simple | 2144 | 04 | 2 | 13 | 93 | 241300417 | MULTIPOLYGON (((490327.139 5380288.540, 490174... | [470905.18323301, 5373936.79547775, 517027.573... | EPSG:3857 | 13 | 705.320197 |
4278 | COMMUNE_0000000009746086 | Chemillé-en-Anjou | CHEMILLE-EN-ANJOU | 49092 | Commune simple | 20828 | 11 | 2 | 49 | 52 | 200060010 | MULTIPOLYGON (((-63206.759 5973307.381, -63316... | [-96674.53376603, 5962701.49277558, -58380.717... | EPSG:3857 | 49 | 696.344694 |
4282 | COMMUNE_0000000009744893 | Noyant-Villages | NOYANT-VILLAGES | 49228 | Commune simple | 5546 | 08 | 3 | 49 | 52 | 244900882 | MULTIPOLYGON (((24490.950 6024384.369, 24153.3... | [-3250.29143526, 6007353.63257332, 26110.56524... | EPSG:3857 | 49 | 659.569699 |
... | ... | ... | ... | ... | ... | ... | ... | ... | ... | ... | ... | ... | ... | ... | ... | ... |
5801 | COMMUNE_0000000009762590 | Sainte-Marie | SAINTE-MARIE | 65391 | Commune simple | 59 | 15 | 2 | 65 | 76 | 200070829 | MULTIPOLYGON (((70744.420 5307244.786, 70823.0... | [69026.39754415, 5306797.03320586, 70823.02990... | EPSG:3857 | 65 | 0.472765 |
22793 | COMMUNE_0000000009727237 | Lannoy | LANNOY | 59332 | Commune simple | 1819 | 13 | 5 | 59 | 32 | 200093201 | MULTIPOLYGON (((356870.402 6562494.255, 357365... | [356870.40240703, 6561994.570507, 357880.64749... | EPSG:3857 | 59 | 0.458891 |
4492 | COMMUNE_0000000009747590 | Mallièvre | MALLIEVRE | 85134 | Commune simple | 243 | 11 | 2 | 85 | 52 | 248500662 | MULTIPOLYGON (((-96324.816 5927134.762, -96374... | [-96816.52508155, 5927134.76224204, -95835.137... | EPSG:3857 | 85 | 0.445536 |
16387 | COMMUNE_0000000009735012 | Vaudherland | VAUDHERLAND | 95633 | Commune simple | 98 | 21 | 2 | 95 | 11 | 200055655 | MULTIPOLYGON (((276713.050 6274748.292, 276544... | [276461.81739091, 6274670.09032955, 277105.833... | EPSG:3857 | 95 | 0.225673 |
3425 | COMMUNE_0000000009756320 | Castelmoron-d'Albret | CASTELMORON-D'ALBRET | 33103 | Commune simple | 53 | 27 | 3 | 33 | 75 | 200069599 | MULTIPOLYGON (((-1313.404 5571074.684, -1293.6... | [-1427.06688674, 5571025.25302921, -1124.69803... | EPSG:3857 | 33 | 0.056156 |
34826 rows × 16 columns
Lors des étapes d’agrégation, groupby
ne conserve pas les géométries. Autrement
dit, si on effectue, par exemple, une somme en fonction d’une variable de groupe avec
le combo groupby(...).sum(...)
, on perd
la dimension géographique.
Il est néanmoins possible d’aggréger à la fois les géométries et les
attribus avec la méthode dissolve
:
fig,ax = plt.subplots(figsize=(10, 10))
shp_communes[shp_communes.dep != "97"].dissolve(by='dep', aggfunc='sum').plot(ax = ax, column = "surface")
ax.set_axis_off()
ax
<AxesSubplot:>
Opérations sur les géométries
Warning
Les données sont en système de coordonnées WGS 84 ou pseudo-Mercator (epsg: 3857
) et ne sont pas projetées. C’est un format approprié lorsqu’il s’agit d’utiliser un fonds
de carte openstreetmap, stamen, google maps, etc.
Mais ce n’est pas un
format sur lequel on désire faire des calculs car les distances sont faussées sans utiliser de projection. D’ailleurs, geopandas refusera certaines opérations
sur des données dont le crs est 3857
. On reprojete ainsi les données
dans la projection officielle pour la métropole, le Lambert 93
(epsg: 2154).
communes = shp_communes.to_crs(2154)
stations = stations.to_crs(2154)
Outre la représentation graphique simplifiée,
sur laquelle nous reviendrons ultérieurement, l’intérêt principal d’utiliser
geopandas
est l’existence de méthodes efficaces pour
manipuler la dimension spatiale. Un certain nombre proviennent du
package
shapely.
Par exemple, on peut recalculer la taille d’une commune ou d’arrondissement
avec la méthode area
(et diviser par $10^6$ pour avoir des $km^2$ au lieu
des $m^2$):
communes['superficie'] = communes.area.div(10**6)
communes
id | nom | nom_m | insee | statut | population | insee_can | insee_arr | insee_dep | insee_reg | siren_epci | geometry | bbox | crs | dep | surface | superficie | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
0 | COMMUNE_0000001269976025 | Le Diamant | LE DIAMANT | 97206 | Commune simple | 5511 | NR | 3 | 972 | 02 | 249720053 | MULTIPOLYGON (((-6391753.798 5917890.607, -639... | [-6796892.81639186, 1624969.98776564, -6788212... | EPSG:3857 | 97 | 29.404062 | 36.143438 |
1 | COMMUNE_0000001269976026 | Les Anses-d'Arlet | LES ANSES-D'ARLET | 97202 | Commune simple | 3494 | NR | 3 | 972 | 02 | 249720053 | MULTIPOLYGON (((-6387446.650 5925135.253, -638... | [-6801724.22854182, 1626341.46982216, -6795643... | EPSG:3857 | 97 | 27.639002 | 33.965028 |
2 | COMMUNE_0000001269976019 | Rivière-Salée | RIVIERE-SALEE | 97221 | Commune simple | 11874 | NR | 3 | 972 | 02 | 249720053 | MULTIPOLYGON (((-6376797.914 5922241.198, -637... | [-6790993.527111, 1631234.68464338, -6781597.8... | EPSG:3857 | 97 | 42.512706 | 52.208095 |
3 | COMMUNE_0000001269975998 | Saint-Pierre | SAINT-PIERRE | 97225 | Sous-préfecture | 4121 | NR | 4 | 972 | 02 | 200041788 | MULTIPOLYGON (((-6375440.149 5963311.162, -637... | [-6814293.27835075, 1657968.05307498, -6805323... | EPSG:3857 | 97 | 41.426282 | 50.544060 |
4 | COMMUNE_0000001269975994 | Sainte-Marie | SAINTE-MARIE | 97228 | Commune simple | 15487 | NR | 2 | 972 | 02 | 200041788 | MULTIPOLYGON (((-6354993.090 5940000.304, -635... | [-6796534.21176401, 1658613.16621139, -6786313... | EPSG:3857 | 97 | 47.795262 | 58.324185 |
... | ... | ... | ... | ... | ... | ... | ... | ... | ... | ... | ... | ... | ... | ... | ... | ... | ... |
34950 | COMMUNE_0000001400385508 | Cilaos | CILAOS | 97424 | Commune simple | 5538 | 16 | 2 | 974 | 04 | 249740077 | MULTIPOLYGON (((10208698.554 514866.275, 10208... | [6167510.08504323, -2415138.66224137, 6179055.... | EPSG:3857 | 97 | 97.500269 | 298.813479 |
34951 | COMMUNE_0000001400385492 | Saint-André | SAINT-ANDRE | 97409 | Commune simple | 56902 | 91 | 3 | 974 | 04 | 249740093 | MULTIPOLYGON (((10216467.898 543266.355, 10216... | [6186474.83850554, -2392231.2365482, 6200549.9... | EPSG:3857 | 97 | 62.677716 | 191.155271 |
34952 | COMMUNE_0000001400385498 | Sainte-Rose | SAINTE-ROSE | 97419 | Commune simple | 6345 | 08 | 3 | 974 | 04 | 249740093 | MULTIPOLYGON (((10282429.738 528772.464, 10281... | [6194592.31952489, -2421954.15340201, 6215705.... | EPSG:3857 | 97 | 205.346462 | 630.109189 |
34953 | COMMUNE_0000001400385515 | Saint-Pierre | SAINT-PIERRE | 97416 | Sous-préfecture | 84982 | 98 | 2 | 974 | 04 | 249740077 | MULTIPOLYGON (((10253936.385 500836.410, 10254... | [6167541.02300516, -2435274.027688, 6189889.02... | EPSG:3857 | 97 | 111.579975 | 343.528241 |
34954 | COMMUNE_0000001400385513 | Saint-Joseph | SAINT-JOSEPH | 97412 | Commune simple | 37918 | 94 | 2 | 974 | 04 | 249740085 | MULTIPOLYGON (((10256323.261 498668.036, 10256... | [6187388.87754728, -2438398.99690376, 6201138.... | EPSG:3857 | 97 | 205.925530 | 633.893982 |
34955 rows × 17 columns
Une méthode qu’on utilise régulièrement est centroid
qui, comme son nom l’indique,
recherche le centroïde de chaque polygone et transforme ainsi des données
surfaciques en données ponctuelles. Par exemple, pour
représenter approximativement les centres des villages de la
Haute-Garonne (31), on
fera
departement = communes[communes.dep == "31"].copy()
departement['geometry'] = departement['geometry'].centroid
ax = departement.plot(figsize = (10,10), color = 'red', alpha = 0.4, zorder=2)
communes[communes['dep'] == "31"].plot(ax = ax, zorder=1, edgecolor = "black", facecolor="none",
color = None)
ctx.add_basemap(ax, crs = stations.crs.to_string(), source = ctx.providers.Stamen.Toner)
ax.set_axis_off()
ax
<AxesSubplot:>
<Figure size 432x288 with 0 Axes>
Gérer le système de projection
Précédemment, nous avons appliqué une méthode to_crs
pour reprojeter
les données dans un système de projection différent de celui du fichier
d’origine:
communes = communes.to_crs(2154)
stations = stations.to_crs(2154)
Le système de projection est fondamental pour que la dimension
spatiale soit bien interprétée par python
. Un mauvais système de représentation
fausse l’appréciation visuelle mais peut aussi entraîner des erreurs dans
les calculs sur la dimension spatiale.
Ce post propose de riches éléments sur le
sujet, notamment l’image suivante qui montre bien le principe d’une projection:
La Terre peut ainsi être représentée de multiple manière, ce qui n’est pas neutre sur la manière de se représenter certains continents. En particulier, avec la projection Mercator, l’Afrique apparaît beaucoup moins vaste qu’elle ne l’est en réalité
Les projections sont très nombreuses et certaines peuvent avoir une forme suprenante
Concernant la gestion des projections avec geopandas
,
la documentation officielle est très bien
faite sur le sujet. Elle fournit notamment l’avertissement suivant qu’il est
bon d’avoir en tête:
Be aware that most of the time you don’t have to set a projection. Data loaded from a reputable source (using the geopandas.read_file() command) should always include projection information. You can see an objects current CRS through the GeoSeries.crs attribute.
From time to time, however, you may get data that does not include a projection. In this situation, you have to set the CRS so geopandas knows how to interpret the coordinates.
Pour déterminer le système de projection d’une base de données, on peut vérifier l’attribut crs
:
communes.crs
<Derived Projected CRS: EPSG:2154>
Name: RGF93 v1 / Lambert-93
Axis Info [cartesian]:
- X[east]: Easting (metre)
- Y[north]: Northing (metre)
Area of Use:
- name: France - onshore and offshore, mainland and Corsica.
- bounds: (-9.86, 41.15, 10.38, 51.56)
Coordinate Operation:
- name: Lambert-93
- method: Lambert Conic Conformal (2SP)
Datum: Reseau Geodesique Francais 1993 v1
- Ellipsoid: GRS 1980
- Prime Meridian: Greenwich
Les deux principales méthodes pour définir le système de projection utilisé sont:
df.set_crs
: cette commande sert à préciser quel est le système de projection utilisé, c’est-à-dire comment les coordonnées (x,y) sont reliées à la surface terrestre. Cette commande ne doit pas être utilisée pour transformer le système de coordonnées, seulement pour le définir.df.to_crs
: cette commande sert à projeter les points d’une géométrie dans une autre, c’est-à-dire à recalculer les coordonnées selon un autre système de projection.
Dans le cas particulier de production de carte avec un fond openstreetmaps
ou une carte dynamique leaflet
, il est nécessaire de dé-projeter les données (par exemple à partir du Lambert-93) pour atterrir dans le système non-projeté WGS 84 (code EPSG 4326). Ce site dédié aux projections géographiques peut-être utile pour retrouver le système de projection d’un fichier où il n’est pas indiqué.
La définition du système de projection se fait de la manière suivante (⚠️ avant de le faire, se souvenir de l’avertissement !):
communes = communes.set_crs(2154)
Alors que la reprojection (projection Albers: 5070) s’obtient de la manière suivante:
fig,ax = plt.subplots(figsize=(10, 10))
communes[communes.dep != "97"].dissolve(by='dep', aggfunc='sum').to_crs(5070).plot(ax = ax)
ax
<AxesSubplot:>
<Figure size 432x288 with 0 Axes>
On le voit, cela modifie totalement la représentation de l’objet dans l’espace. Clairement, cette projection n’est pas adaptée aux longitudes et latitudes françaises. C’est normal, il s’agit d’une projection adaptée au continent nord-américain (et encore, pas dans son ensemble !).
world = gpd.read_file(gpd.datasets.get_path('naturalearth_lowres'))
fig,ax = plt.subplots(figsize=(10, 10))
world[world.continent == "North America"].to_crs(5070).plot(alpha = 0.2, edgecolor = "k", ax = ax)
ax
<AxesSubplot:>
<Figure size 432x288 with 0 Axes>
Joindre des données
Joindre des données sur des attributs
Ce type de jointure se fait entre un objet géographique et un
deuxième objet, géographique ou non. A l’exception de la question
des géométries, il n’y a pas de différence par rapport à pandas
.
La seule différence avec pandas
est dans la dimension géographique.
Si on désire conserver la dimension géographique, il faut faire
attention à faire:
geopandas_object.merge(pandas_object)
Si on utilise deux objets géographiques mais ne désire conserver qu’une seule dimension géographique1, on fera
geopandas_object1.merge(geopandas_object2)
Seule la géométrie de l’objet de gauche sera conservée, même si on fait un right join.
Prolongation possible : joindre données sur dimension géographique
Conseil
Les jointures spatiales peuvent être très gourmandes en ressources (car il peut être nécessaire de croiser toutes les géométries de x
avec toutes les géométries de y
). Voici deux conseils qui peuvent vous aider:
- Il est préférable de tester les jointures géographiques sur un petit échantillon de données, pour estimer le temps et les ressources nécessaires à la réalisation de la jointure.
- Il est parfois possible d’écrire une fonction qui réduit la taille du problème. Exemple: vous voulez déterminer dans quelle commune se situe un logement dont vous connaissez les coordonnées et le département; vous pouvez écrire une fonction qui réalise pour chaque département une jointure spatiale entre les logements situés dans ce département et les communes de ce département, puis empiler les 101 tables de sorties.
Annexe
Récupération des données depuis datagouv
Les données des limites administratives demandent donc un peu de travail pour être importées car elles sont zippées (mais c’est un bon exercice !). Le code suivant, dont les détails apparaîtront plus clairs après la lecture de la partie webscraping permet de :
- Télécharger les données avec
requests
dans un dossier temporaire - Les dézipper avec le module
zipfile
La fonction suivante automatise un peu le processus :
import requests
import tempfile
import zipfile
url = 'https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/r/0e117c06-248f-45e5-8945-0e79d9136165'
temporary_location = tempfile.gettempdir()
def download_unzip(url, dirname = tempfile.gettempdir(), destname = "borders"):
myfile = requests.get(url)
open("{}/{}.zip".format(dirname, destname), 'wb').write(myfile.content)
with zipfile.ZipFile("{}/{}.zip".format(dirname, destname), 'r') as zip_ref:
zip_ref.extractall(dirname + '/' + destname)
download_unzip(url)
communes = gpd.read_file(temporary_location + "/borders/communes-20190101.json")
-
Il est techniquement possible d’avoir un DataFrame comportant plusieurs géographies. Par exemple une géométrie polygone et une géométrie point (le centroid). C’est néanmoins souvent compliqué à gérer et donc peu recommandable. ↩︎